(2021)
Mon projet puise son inspiration dans une quête entamée en 2020, une exploration du royaume de l'invisible, de l'éphémère capturé par l'objectif. Il scrute les croyances qui enveloppent le mystère de l'au-delà, interrogeant ainsi la photographie en tant que médium.
Au cœur de cette démarche, je plonge résolument dans le XIXe siècle pour embrasser le courant du "spiritisme". Je m'appuie sur les pages éclairantes de Philippe Charlier dans son ouvrage "Autopsie des fantômes (une histoire du surnaturel)". Le spiritisme, cette croyance née en 1847 aux États-Unis, a rapidement gagné en popularité, attirant une multitude d'adeptes qui ont créé un tout nouveau métier : celui du médium. La photographie spirite, elle, a émergé peu de temps après, témoin de ces rencontres surnaturelles. Son origine ? Une simple erreur technique, une surimpression involontaire réalisée par le photographe William Mumler.
Le spiritisme incarne la faculté de communiquer avec les esprits et l'au-delà par le biais d'outils, naviguant habilement entre croyance et technique. La photographie médium devient alors l'instrument de la persuasion, une magie tangible où le médium se mue en enchanteur de l'outre-monde. À travers ce postulat, je m'efforce dans ce projet de réinventer les codes de la photographie spirite, de revisiter cette croyance à travers des mises en scène et des stéréotypes des apparitions spectrales. À travers un artisanat méticuleux, en utilisant de véritables astuces ou des manipulations optiques, je cherche à défier le médium photographique, un outil pour susciter la croyance et mon amusement.